Swimrun Engadin 2017

Swimrun Engadin 2017

Dimanche 9 juillet   deux binômes RMA ont  porté fièrement les couleurs du club au Swinrun d’Engadine dans la vallée de l’Engadin.

  • E&D RMA Paris composée d’Elena Esper et Djejiga Kachenoura classé 6ème après 7h 19min et 42 secondes de course.
  • Les Silver Jackals composée de Marc Fortier-Beaulieu et Xavier Lemeut venant à bout de cette course en 8h30.

Une compétition proche de l’épopée, 53 kms, un cadre exceptionnel, une eau bien fraîche, des conditions météos peu clémentes.

  • 5,8km de natation divisés en 8 sections dont la plus longue fait 1,45km
  • 47,5km de cap divisés en 10 sections dont la plus longue fait 8,3 km, 1450 m de D+

Mais une course inoubliable, j’ai cru comprendre que nos binômes RMA seraient prêts à recommencer et que d’autres équipes auraient déjà prévu de se joindre à eux….

Les deux équipes nous font partager cette belle compétition, honneur aux dames.

Pour la team E&D, « cela ressemble aux improbables prophéties de la Pythie de Delphes qui finissent par se réaliser. Me concernant (Djedjiga), il s’agirait de l’Oracle d’Engadine qui aurait prédit que je nagerai ans tous les lacs de la vallée dont la température oscille entre 9° et 12°, dès 8 h du matin, après un réveil matinal à 5h, tout en prenant un immense plaisir…Configuration aux antipodes de tout ce que je suis : frileuse, lève-tard, paresseuse.

L’épopée a donc eu lieu ce 9 juillet 2017, en compagnie d’Elena tantôt en Jason, tantôt en Hercule, tantôt en Orphée, sans l’Argo, mais avec nos combis néoprènes et nos plaquettes pour tenter de donner tout son sens à l’Argo (=rapide).

Nous eûmes à surmonter des tempêtes et à risquer le naufrage. La course a été perturbée par un orage de montagne, nous n’avons pas pu faire la dernière natation.

Le chant des sirènes était celui des cloches tentatrices de l’abandon lorsque pour Djedjiga, le genou a commencé à grincer dès la deuxième descente. Elena s’est alors muée en Orphée avec la bonne dose de patience et de paroles de soutien. Ok, elle n’a pas osé chanter.

Notre toison d’or fut la médaille finnisher gardée non pas par un serpent mais par les cutoffs de la course.

Nous espérons que Médée sera avec nous pour la prochaine course Otillö, car si Médée est là, on transgressera nos capacités actuelles et nous irons chercher plus loin dans ce qui pourrait s’apparenter à de la sorcellerie ou de la magie auxquelles nous inviteraient les lieux enchanteurs des courses Otillö… »

Et les moments marquant d’avant/pendant/après la course ?

 Le meilleur entrainement spécifique : l’acclimatation d’Elena pendant la semaine précédant la course dans une eau à 27° sous 35° à l’île de Rhodes à 0m d’altitude. Les natations de 3 km dans une piscine de 16,4m de longueur pour Djedjiga, la faute aux vidanges des piscines municipales.

Le moment le plus « mais qu’est-ce qu’on fait là » : la tourte aux noix qui t’attaque dès la sortie du lit, la gorge bien asséchée et qui pèse trop lourd en main et dans l’estomac à 5h du matin. 300g sans boisson pour humecter le tout.

Le kiffe culinaire : le ravito patates et le barbecue de fin de course.

Le kiffe romantique : vaguer sur les eaux des lacs et les caresses sur les joues du gros orage qui gronde au-dessus de nos têtes.

Le moment le plus « Aïe » : Beaucoup mais ils sont déjà oubliés.

Le moment émotion : le père d’Elena venu depuis Milan avec un grand drapeau italien pour nous encourager à ~ 4 kilomètres de l’arrivée.

Le moment le plus drôle/surprenant : les « oy oy oy oy » frénétiques des supporters/promeneurs suisses.

Pourquoi c’est différent : on n’est jamais seules, les différents équipements de chaque équipe selon ses points forts/faibles, paysages de ouf, ludique, incongru, l’accueil de Mike et Mats, et enfin tout est dit lorsque la dernière équipe se fait plus applaudir que la première.

La course vue par les Silver Jackals. 

Après un réveil  dur et un petit déjeuner frugal, nous voilà dans le bus vers le départ de cette belle épopée de 53km.

La fraicheur et la pureté du premier lac nous réveille, altitude 2000 mètres, eau 9°C. La course est bien lancée !!!

Natation, solide montée single track où nous faisons la connaissance de deux marmules germaniques auxquelles nous expliquons que nous leur confions le rôle d’éclaireur, et que nous les doublerions au sprint à l’arrivée. Elles ne se formalisent pas de notre arrogance et se laisseront doubler un peu plus loin. Premier Cut Off chacalisé avec une avance rassurante.

De jolies natations, Xavier devant et moi derrière, poussant parfois notre cri de guerre maritime : « à gauche !! » (rien de politique …). Quatre montées ponctuées par des ravitaillements gentiment servis, avec, oh bonheur, de petites pommes de terre « perfekt ». Après un ravitaillement nous nous extasions quelques centièmes de secondes devant le magnifique spectacle d’attelages de carrioles anciennes et de Suisses en costume folklorique.

L’orage annoncé pour midi trente est à l’heure. Il éclate lors d’un passage aquatique de 800 mètres, nous sommes près d’une rive escarpée qui nous a protégés quand un énorme éclair tombe sur l’autre rive, en même temps que le fracas de craquements sinistres du phénomène. C’est carrément inquiétant. Une fois sortis de l’eau et arrivés avec 15 minutes de sécurité au second Cut Off, le directeur de course nous annonce qu’à son grand désespoir il a dû neutraliser la natation. L’orage nous prive de l’immense joie de faire la traversée de 1400 mètres, récompense tant attendue de nos efforts. Tant pis. Un gentil français esseulé (où était son binôme ?), nous annonce une sérieuse « bavante » pour la dernière montée dans et hors des sentiers. Arrivés en haut, récompense, c’était un enchantement !

Descente, et là germe un projet fou : arriver derniers pour avoir encore plus d’acclamations ! Tout nous passe par la tête : offrir 1000 francs suisse au petit couple en difficulté devant nous pour qu’ils acceptent de ne pas être dépassés, gérer nos sympathiques marmules pour qu’ils croient que nous attendons la dernière ligne droite pour les prendre au sprint, et et… ne pas les sprinter ! Raaah, ils ont derrière nous et se rapprochent ! Instant d’émotion sans pareil. Mais on prend conscience qu’ils sont tous plus cuits que nous… Même ce binôme chauve qui nous a doublés au pas de course après l’épisode cévenol ! On a géré comme des condottieres !

Notre mauvais fond nous rattrape et nous voilà à feindre de ne pas accélérer. Mine de rien, clopin clopant, nous voici en vue de l’arrivée et de ses nombreux kakémonos ! Djé, Elena et son merveilleux papa sportif nous attendent à l’arrivée !

Une douche et un bon barbeuc plus tard la conclusion s’impose, cette journée n’a été que du bonheur.

Les commentaires sont clos.